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# Journée d'Étude et de Prospective sur un Numérique Post-Croissance Remarque: les inscriptions sont maintenant closes car nous sommes déjà trop nombreux-ses pour la place disponible ! ## Informations Pratiques **Où:** Laboratoire CITI, INSA-Lyon, salle "Vitrine" (rez-de-chaussée) https://www.openstreetmap.org/node/2908748797 Transports en commun: tram T1 ou T4, arrêt "La Doua, Gaston Berger" Comptez 2.10€ et 20-30 minutes depuis la gare Lyon Part-Dieu[ selon le site des TCL](https://carte-interactive.tcl.fr/public-transport/journeys/4?pmr=0&date=2025-10-09T07%3A30%3A00.000Z&go=1&lang=fr&public-transport=bus%2Ccar-region%2Cfunicular%2Ctod%2Ctrain%2Ctramway&isArrivalTime=1&to=45.78391%3B4.871582&toName=6+Avenue+des+Arts+%28Villeurbanne%29&toType=address&from=45.760839490236%3B4.857978744739&fromName=Gare+Part-Dieu+V.Merle+%28Lyon%29&fromType=address) **Quand:** jeudi 9 octobre, de 9h30 à 17h Le repas du midi est gratuit pour les inscri-tes **Contact**: <a href="mailto:lionel.morel@insa-lyon.fr, guillaume.salagnac@insa-lyon.fr?subject=Journée d’Étude et de Prospective sur un Numérique Post-Croissance">lionel.morel@insa-lyon.fr, guillaume.salagnac@insa-lyon.fr</a> ## Programme ### Matin: exposés - avant 9h30: accueil, café - 9h30-10h30: *Prospective et redirection du numérique, retour d'expériences et invitation à poursuivre la discussion* - Martin Deron (Université de Montréal, Université Concordia) - 10h30-11h: pause - 11h-12h: *A Bare Minimal Computer for Everyone* - Lionel Morel (publié à Undone Computer Science 2024) [[PDF]](https://hal.science/hal-05080177v1/file/undone.pdf) ### Après-midi: Discussions Le but de ces discussions est d'échanger de manière libre sur plusieurs thématiques (voir ci-dessous). Vu notre nombre (25 au total), nous allons constituer deux groupes et chaque groupe abordera le sujet X pendant que l'autre abordera le sujet Y. Au bout d'environ 1h30, nous intervertirons les sujets. Le choix des deux sujets se fera en concertation avec l'ensemble des participant·e·s sur la base des trois thématiques présentées ci-dessous. ## Thématiques proposées ### Quel numérique pour quel monde ? **Question générale** : faut-il "tout dénumériser" ? - Certain-es collègues proposent de "démanteler le numérique" - Dans ce cas, faut-il faire de la recherche sur comment bien dénumériser ? comment bien déserter ? - Attention ligne rouge: on ne parlera pas aujourd'hui de "faut-il déserter ?" - Mais ces collègues ont-ielles raison ? **Sous-questions** : - (Q1) Comment démêler le souhaité du possible ? - quelle approche méthodo pour dépasser les simples opinions personnelles ? (les questions sont tellement complexes !) - (Q2) Existera-t-il du numérique dans le monde souhaité ? - si toute techno numérique est écologiquement insoutenable, alors c'est non. mais comment creuser cette question sérieusement ? - (Q3.a) Si oui, à quoi ressemblera-t-il ? Comment peut-on mettre à profit les graines et visions d'aujourd'hui pour les faire se développer ? - (Q3.b) Si non, Comment même *penser* un monde dénumérisé, alors que notre société ne sait plus vivre sans numérique ? (effet de cliquet) **Remarque**: il y a une dépendance circulaire entre les trois sous-questions. Donc il ne faut pas attendre d'avoir complètement répondu à l'une avant de travailler sur les autres ! ### Comment légitimer la recherche critique ? **Question générale** : Que répondre lorsqu'on nous dit *"ce que vous faites c'est politique"* ? Ici, on ne prend pas le mot "politique" au sens de "LA politique" (les partis, le vote) mais de "LE politique" (les questions de société). Ligne rouge pour la journée : on ne parlera pas de partis, de vote, des politiciens, etc. Alors que bien entendu, "tout est politique", même la recherche soi-disant "neutre" (Vous ne pouvez pas être neutre dans un train en marche: titre des mémoires de l'historien américain Howard Zinn [1](https://www.howardzinn.org/collection/you-cant-be-neutral-autobiography/)) Or, le système académique est structurellement dépolitisé et dépolitisant : mise en compétition des chercheurs, précarité, lien forcé avec le monde de l'industrie (voire avec l'armée) - exemple: tout le discours rassuriste autour de "les transitions" et de leur supposée "convergence" On peut même dire que cette soit-disant dépolitisation/apolitisation revient à (tenter de) faire rentrer dans le rang néo-libéral l'ensemble de l'activité scientifique. **Sous-questions** : - Que répondre quand le cadre est formel: évaluations, relations hiérarchiques... - Est-ce qu'il faut parler ouvertement de politique dans nos demandes de subventions ? ou au contraire "détourner" les appels à projets ? - Comment valoriser nos résultats ? faut-il continuer à publier des articles ? - (lien avec le sujet "changer d'approche") - Que répondre quand le cadre est informel: machine à café... - Que dire face face à des collègues simplement dépolitisé-es (et donc avec un avis "neutre" voire bienveillant sur nos activités) - Que dire face face à des collègues réellement réellement technophiles (forcément sur la défensive quand on leur pointe les contradictions) **Point de vigilence** : Aujourd'hui on ne parlera pas des "*impacts*" du numérique, on préfèrera parler d'"*enjeux*". Le terme d'impact est chargé de l'idée que le numérique (ou la technologie en général) serait autonome, telle une météorite qui viendrait frapper les sociétés humaines de manière inéluctable (et surtout qu'on n'y peut rien, qu'il faudrait simplement adapter la société). Or il n'en est rien : la technologie est un objet fabriqué par la société : certains de ses membres en sont moteurs, d'autres l'adoptent car elle sert leurs intérêts, d'autres y sont opposés, d'autres encore "laissent faire". ### Changer d'approche ? **Question générale** : Puisqu'on change de thématique de recherche, que devons-nous également changer (ou qu'avons-nous déjà changé) dans notre façon de travailler ? **Sous-questions** : - Est-ce qu'il faut continuer à exploiter des chercheur·euses précaires ? - Encadrer des jeunes et faire du "management" de la recherche, ou bien (ré-)apprendre à faire la recherche soi-même ? - Si on ne recrute plus d'étudiant·e·s, comment espérer augmenter la proportion de techno-lucides dans l'académie ? Comment faire grandir cette poche de résistance ? - Faut-il continuer à rédiger des projets pour avoir des subventions ? (faut-il "hacker les appels à projets" ?) - (lien avec le sujet "légitimer la recherche critique")e - Comment collaborer ? avec qui, dans quel cadre ? - Travailler avec des gens hors du monde académique ? avec quel modèle de financement ? - Comment identifier les collègues avec qui on partagerait des idées politiques ? - Comment valoriser nos résultats : où les publier, et pour quel public ? - quelles sont les journaux/conférences/etc